A quoi ça RIM tout ça ?

Désolé pour le jeu de mot un peu facile, et certainement déjà vu ailleurs 🙂 Quoi qu’il en soit, la question reste entière quand on voit comment évolue la position […]

Désolé pour le jeu de mot un peu facile, et certainement déjà vu ailleurs 🙂 Quoi qu’il en soit, la question reste entière quand on voit comment évolue la position de l’entreprise canadienne, anciennement leader du marché du smartphone qui est dans la difficulté depuis de nombreux mois maintenant.

En effet, il est maintenant de notoriété public que les BlackBerry, ancien gadget fétiche des business man et des administrateurs systèmes des entreprises, n’a plus du tout le vent en poupe. Entre des modèles qui n’ont que bien peu évolués, et l’intégration du tactile qui c’est réalisée au forceps sans toujours penser aux usages, difficile de trouver son bonheur dans la gamme de RIM de nos jours.

Il faut dire que la politique suivie par l’entreprise depuis la sortie de l’iPhone n’a fait que suivre le marché au lieu de le diriger comme avant. Le tout tactile justement, a eu énormément de mal à être intégré. Il a fallu attendre le milieu de l’année 2010 pour voir enfin un écran capacitif utilisable, soit trois ans après la sortie du premier iPhone ! Et même dans les derniers modèles, les caractéristiques techniques ne suivent pas du tout, le plus grand écran proposé à ce jour n’offre qu’une résolution de 800*480 en 3,7 pouces, soit l’équivalent de ce que proposait le Nexus One il y a 2 ans ! Pire, le fait de faire passer un OS non prévu pour l’usage tactile à ce mode de gestion n’a pas aidé la chose. Bien des usages prévus pour un clavier et la fameuse roulette ne sont évidement plus réalisables de la même manière sans ces accessoires.

Ironiquement, c’est aussi ce passage au « tout tactile » qui a aussi déçu bien des adeptes de ces appareils, car la grande force historique du BlackBerry a de tout temps été son clavier réel et son client mail redoutablement efficace à l’époque. Seulement, les nouveaux modèles non tactiles n’apportent pas grand choses de plus que les modèles existant, limitant d’autant le renouvellement des possesseurs actuels.

Autre virage mal géré, celui des applications. Même si RIM a lancé son « BlackBerry App World » en 2009, soit un an après l’AppStore d’Apple, il n’a jamais connu un grand succès comparé à son grand frère. En février 2012, il ne propose qu’à peine 60000 applications, quasiment 10 fois moins que du côté d’Apple ! Pire, il a même récemment été dépassé par le Marketplace des Windows Phone qui affiche maintenant 10000 applications de mieux… Et l’évolution forcée vers l’univers tactile n’a pas aidé, bien des développeurs ont fortement critiqués RIM en exprimant leurs difficultés à développer pour des modèles très différents qui ne proposent pas tous une interface similaire et sont utilisables soit au clavier uniquement ou en tout tactile…

En tentant de trouver une voie de sortie en s’attirant les faveurs du grand public, RIM a réussit à attirer à lui une petite partie du grand public non professionnels grâce à des outils comme son célèbre BlackBerry Messenger (ou BBM), mais en se mettant à dos en même temps les professionnels qui n’ont finalement que faire de ce genre d’outils. Surtout après avoir essuyé de massives critiques suites à l’usage de cet outil lors des émeutes des Londres.

A cela s’ajoute la sortie catastrophique et certainement précipitée de la tablette PlayBook, qui possédait pourtant de nombreux atouts, mais qui manquait son entrée en n’offrant pas les éléments de base essentiels tels que le simple client mail ! Sans même évoquer une offre applicative à des années lumières des autres tablettes, n’offrant aucune compatibilité avec les applications BlackBerry existantes. A ce jour il y aurait environ 10000 applications dédiées à la tablette…

Enfin, pour finir la liste des mauvaises orientations, la difficulté que rencontre RIM pour faire évoluer son offre vers un nouvel OS, basé sur le même coeur que celui qui anime la PlayBook, l’excellent QNX. En effet, cela fait maintenant presque deux ans que l’entreprise travaillerait sur la version « 10 » de son système, et qu’elle ne prévoit pas de sortie effective avant la fin de l’année… Sans qu’on puisse avoir la moindre idée de ses capacités et des applications qui seront proposées…

Tout ceci n’a fait que faire perdre pied à l’entreprise, qui se voit reléguée dans le bas du classement des systèmes mobiles dans les parts de marché. Sans même évoquer les pertes qui commencent à s’accumuler et les mois à venir ne promettent rien de bon ! On a vu récemment une ré-organisation de l’exécutif avec les deux co-CEO fondateurs qui ont laissés leur place historique à un second bien placé. Et la chose s’est aggravée récemment avec la démission du conseil d’administration d’un de ces deux président qui quitte donc le navire avant un potentiel naufrage…

Quand à la dernière décision en date, j’ai bien peur qu’elle finisse de malmener l’entreprise. En effet, le nouveau CEO vient d’annoncer que ne pouvant faire face sur tous les fronts, elle se recentrait sur son activité phare historique, celle du monde de l’entreprise. Si cela semble en effet est un des moins mauvais choix à première vue, c’est oublier la forte mutation qu’à connu ce domaine en l’espace de 5 ans. Si dans un premier temps les iPhone et autres Android ont eu du mal à séduire les entreprises, la chose a énormément changé de nos jours. Rares sont les entreprises qui n’offrent pas la possibilité de prendre un iPhone ou un Android comme appareil professionnel de référence. D’autant plus qu’ils offrent désormais des fonctionnalités au moins aussi efficaces sur la gestion des mails via les connexions Exchange, sans même évoquer les milliers d’applications qui offrent autant de capacités inédites aux BlackBerry… Apple ayant même été jusqu’à enfoncer le clou avec l’iPad qui a massivement séduit l’univers des dirigeant en leur offrant un appareil idéal pour pouvoir appuyer un discours commercial ou effectuer des tâches simples sans avoir à se trimbaler un lourd ordinateur.

Difficile dans ces conditions de voir une porte de sortie viable dans cette décision, et même si je souhaite à RIM de me tromper lourdement, il semble inévitable que l’entreprise court à sa perte comme l’a fait Palm il n’y a pas si longtemps, son ancien concurrent le plus direct avec lequel ils avaient inventé le concept du Smartphone…

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