Ice Cream Sandwich et le Nexus One, pourquoi cet abandon ?

L’annonce récente de Google à propos du fait que le Nexus One ne verra jamais officiellement Android 4.0 Ice Cream Sandwich a laissé plus d’une personne perplexe. Car tout en […]

L’annonce récente de Google à propos du fait que le Nexus One ne verra jamais officiellement Android 4.0 Ice Cream Sandwich a laissé plus d’une personne perplexe. Car tout en étant à priori incompréhensible, elle donne également arguments chers aux amateurs d’Apple concernant la fameuse fragmentation de cet OS et casse l’image sans faille qu’avaient la gamme des Nexus jusque là.

En effet, la gamme des Nexus n’est pas une série d’appareils comme les autres, le porte étendard d’Android par Google a jusque là fait figure d’exemplarité quand au suivi de ses appareils et des mises à jours proposées. Ainsi le Nexus One sorti il y a maintenant 22 mois a encore récemment reçu une mise à jour lui permettant de rester vénérablement dans la course. Si Google a très rapidement confirmé la mise à jour pour le Nexus S, second modèle de la série, sorti en début d’année, rien n’était jusque là officiel pour le premier modèle.

Maintenant que les choses sont dites il s’agit d’essayer de comprendre pourquoi notre cher Nexus One ne pourra pas être mis à jour, et à ce petit jeu là, seuls les suppositions sont de mises. Google restant très silencieuse sur les raisons réelles. Ces mêmes suppositions que je vais exposer ici, seront validées ou invalidées à partir du moment ou le code source d’Ice Cream Sandwich sera dévoilé. Car à ce moment là, n’importe qui pourra tenter de faire le portage de cet OS sur cet appareil, et il sera évident que si le portage ne pose que peu de difficultés, Google aura à s’expliquer de ce choix.

Car si le blocage est réellement technique, il peut se comprendre. Apple ayant pour sa part utilisé d’un subterfuge un peu subtil, les anciens appareils sont bien mis à jours mais voient les fonctionnalités réduites comparé aux modèles plus récents. Si ils sont sur la même version de l’OS, ils n’ont pas pour autant les mêmes possibilités en pratique. Si le blocage n’est pas causé par un problème technique majeur, alors on peut très logiquement reprocher à Google de ne pas garantir eux même le suivi de leurs produits et surtout, critiquer une fois de plus ce problème des mises à jour souvent reprochés à Android en général, et qui touche pour la première fois le propre bébé de la marque.

Quels pourraient êtres ces problèmes techniques bloquants ? A mes yeux ils peuvent être multiples.

  • Un problème de processeur

Le Nexus One a été le premier appareil à posséder un processeur à 1 Ghz, le fameux Snapdragon. Si celui-ci est clairement dépassé par les modèles haut de gamme à deux coeurs récents, il ne fait pas pourtant pale figure face aux processeurs souvent moins puissants qui équipent les appareils bas de gamme qui sortent encore de nos jours. Ce n’est donc visiblement pas un blocage à ce niveau là. Mais un des éléments du processeur pourrait lui expliquer la chose, son composant « graphique », aussi appelé GPU. Celui qui équipe le Nexus One est un Adreno 200, un GPU correct pour l’époque mais qui accuse clairement son âge maintenant. Ne supportant pas la dernière norme OpenGL et affichant des performances loin des standards actuels, il pourrait être le fautif.

En effet ICS utilise désormais l’accélération matérielle pour toutes ses interfaces, une chose qui manquais cruellement il faut le dire, et cette fonctionnalité nécessite d’avoir un GPU suffisamment puissant pour pouvoir afficher les choses de manière fluide pour ne pas gâcher l’expérience utilisateur. Si il s’avère que l’Adreno 200 rends la chose difficilement utilisable, on pourrait comprendre la décision de Google de ne pas supporter une telle architecture pour Android 4.0. Cela dit, même si cette piste reste possible, je ne suis pas certain que cela soit la bonne.

  • Un problème d’espace mémoire

L’un des gros défaut du Nexus One, au même titre que bien des appareils de sa génération, est et restera sa très forte limitation en mémoire de stockage interne. Là ou l’iPhone a toujours été fourni avec un minimum de 8 Go, le Nexus One ne possède lui que 512 Mo. Pire, une fois l’OS installé, la place disponible pour l’utilisateur afin d’installer ses applications n’est plus que de 192 Mo !

Au fil des versions, Android a répondu à ce problème soit en utilisant la carte SD comme stockage applicatif, soit en fournissant enfin une mémoire de stockage interne plus large. Mais on ne revient pas sur un appareil déjà sorti, et les 512 Mo du Nexus One sont une limite physique réelle. On a déjà vu HTC lutter avec ce même problème lors du passage à Gingerbread sur le cousin du Nexus One, le Desire, ayant été obligé de fournir une version tronquée de leur Sense pour pouvoir faire rentrer la chose dans l’appareil.

Il est donc fort probable qu’Ice Cream Sandwich, étant bien plus complet et complexe, prenne plus de place, et soit donc bien trop à l’étroit dans 512 Mo pour pouvoir fonctionner en laissant de l’espace à l’utilisateur final pour ses applications. C’est à mon sens l’explication la plus probable. Même si elle n’est toujours pas prouvée comme je le disais plus haut. La sortie du code source d’ICS permettra de valider ou non cette thèse.

Dans tous les cas, il est fort probable que des ROM non officielles (type CyanogenMod) d’ICS pour le Nexus One voient le jour d’ici quelques temps, quitte à laisser de côté quelques fonctionnalités. L’appareil n’aura plus de mises à jours officielles mais n’est pas pour autant exclu d’un coup, Android 2.3.6 actuellement disponible pour cet appareil reste un excellent OS parfaitement utilisable au quotidien ! Mais une plus grande clarté de Google serait appréciable sur ce sujet, d’autant plus que c’est l’une des principales critiques formulées vis à vis de cet OS depuis ses débuts.

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