OS X Lion, le système d’exploitation le plus inaccessible et incohérent du monde !

Apple a donc enfin sorti son nouvel OS, la huitième version depuis le changement majeur qu’à été Mac OS X comparé aux précédents Mac OS. Comme beaucoup, j’ai investi quelques […]

Apple a donc enfin sorti son nouvel OS, la huitième version depuis le changement majeur qu’à été Mac OS X comparé aux précédents Mac OS. Comme beaucoup, j’ai investi quelques euro (23,99 pour être précis) pour obtenir le fameux félin depuis le désormais obligatoire « Mac App Store ».

Je n’étais pas forcément obligé d’investir si vite dans Lion, cependant, étant développeur iOS, j’avais tout de même tout intérêt à le faire :

  • Les nouvelles versions de l’outil de développement iOS : XCode nécessitent d’avoir Lion ! Un peu comme si Microsoft obligeait d’avoir Windows 7 pour lancer Visual Studio…
  • Avantage cela dit sur Lion, XCode est désormais gratuit dans le Mac App Store, vous allez me dire, si je suis développeur, XCode était déjà fourni avec l’abonnement annuel, oui mais voici le point 3.
  • Passé le premier téléchargement de XCode (presque 4 Go, aussi lourd que OS X Lion lui même !), les mises à jour seront incrémentales ! Il ne sera plus nécessaire de télécharger les 4 Go à chaque mise à jour comme c’était le cas jusqu’ici ! ENFIN !

Passé ces raisons plus ou moins objectives, je me retrouve donc face au nouvel OS, celui là même qu’Apple ose sous titrer : « Le système d’exploitation d’ordinateur le plus avancé du monde »… C’était déjà le cas sur Snow Leopard, mais tout de même… Les amateurs de Linux ou même Microsoft apprécieront ! Mais passons cette vantardise mal placée, et tentons de découvrir un peu la bête.

Autant le dire de suite, si j’utilise et apprécie OS X depuis sa version Leopard, certains éléments m’ont toujours rebutés. J’ai un passé d’Amigaïste (haaaaa le Workbench !), et j’ai comme beaucoup des années de pratique de Windows depuis la version 3.1…

Je ne vais pas ici faire un descriptif exhaustif des nouveautés et fonctions de Lion, d’autres font ça bien mieux que moi, comme mes amis de MacGeneration et leur dossier très complet à ce sujet.

Je vais plutôt vous faire part de mon appréciation personnelle et autant le dire de suite, il y a de gros reproches !

Mais avant tout il faut considérer une chose, il y a deux façon d’utiliser Lion. Deux méthodes qui changent quasiment du tout au tout l’appréciation générale de cet OS ! Il y a le bon vieux couple Clavier + Souris, et il y a le jeune duo, Clavier + Trackpad multitouch. Si sous léopard on pouvait encore se passer des gestes qui restaient pratiques, sous Lion il faut le dire très simplement : sans Trackpad, intégré sur les portables ou le fameux Magic Trackpad, Lion est très limitatif. Impossible de simplement changer d’écrans ou parcourir les nouvelles fenêtres à « coverflow » sans effectuer une combinaison clavier plus ou moins tordue. A l’opposé, avec un tel dispositif, et passé la phase rébarbative de l’apprentissage, l’utilisation est d’une fluidité impressionnante.

Ayant eu à ma disposition pour tester, tour à tour, un Mac Mini avec souris et un MacBook pro, j’ai pu noter à quel point cet OS abandonne les vieilles habitudes de prêt de 30 ans d’informatique. Ce qui plaira à certains, mais en déroutera le plus grand nombre.

Mais revenons sur mes griefs, car c’est de cela qu’il s’agit. En premier lieu, ces fameux gestes multitouch. Ceux qui suivent mon blog ont put le comprendre, je ne suis pas tendre avec le multitouch : Multitouch ta mère !

Parmi les nouveaux gestes qui fâchent, le défilement dit « naturel ». Comme je le signalais dans mon article, Apple a décidé d’uniformiser le sens de défilement entre les appareils iOS et Mac OS. Seulement, là ou sur un écran d’iPhone ou d’iPad il est évident que le doigt va déplacer la page comme on déplacerait un objet sur une table, la chose l’est tout de suite beaucoup moins quand on n’a pas le doigt directement sur l’élément. Ainsi là ou sur les autres OS vous allez logiquement utiliser un geste vers le bas pour atteindre la fin d’une liste, sur Lion vous allez vous retrouver à monter dans cette même liste ! Déroutant ! Pire encore, si la chose peut encore éventuellement se comprendre (quoi que) sur un trackpad, quelle idée saugrenue a eu Apple en faisant de même pour la molette de nos souris ?! Heureusement dans les deux cas, il est possible de revenir en arrière et remettre les choses dans l’ordre.

Continuons dans les gestes multitouch, avec Lion Apple introduit une nouvelle façon de présenter les fichiers. Dans chaque dossier on peut désormais regrouper les éléments par type, applications ou autres… Dans cette vue les icônes sont présentées en lignes horizontales avec une sorte de « coverflow » de chaque côté. Si la chose est esthétique, elle est relativement complexe d’accès. Non seulement le double défilement horizontal et vertical perturbera les habitudes des moins aguerris. Mais la chose est inutilisable à la souris ! Impossible en effet d’utiliser la molette de la souris ou même le bouton du milieu (molette enfoncée) pour faire défiler ces éléments. Là ou sur un trackpad la chose se révèle assez naturelle, on est coincé avec les touches gauches et droites du clavier… Fatiguant !

Dans le même esprit, l’utilisation des bureaux virtuels et des applications plein écran a été revue en profondeur. Certes avec Spaces il fallait déjà utiliser le clavier pour passer d’un écran à l’autre, même si quelques applications comme « Warp » permettaient de rendre la chose bien plus intelligente, rien n’a changé à ce niveau là dans Lion. Pire, l’utilisation accrue des applications plein écran rends très complexe la navigation si vous ne disposez pas d’un trackpad. Si la chose est très convaincante avec trackpad, l’utilisation des 3 doigts étant rapidement un réflexe naturel, bien des utilisateurs vont avoir du mal à revenir sur le bureau principal une fois lancés dans une application plein écran si ils ne sont équipés que d’une souris. Qui, sans apprentissage, aurait l’idée d’utiliser la combinaison clavier Ctrl + Gauche ou Ctrl + Droit pour changer d’écran ?  Absolument personne. Ils auraient tout de même pu intégrer un compromis avec Ctrl + Molette…

Cela dit, je reconnais que si j’étais dubitatif sur la chose avant de l’essayer, l’implémentation du plein écran me rappelle à bien des égards ce que j’avais sur mon Amiga OS il y a des années de ça ! Si seulement l’interface était mieux pensée…

Autre « nouveauté » de Lion, l’intégration du Dashboard d’iOS. Appelé « Launchpad », cette présentation en surimpression des icônes des applications installées avec le look & feel d’iOS est assez jolie. Seulement elle a encore une fois été intégrée à moitié. Si pour le coup la molette fonctionne bien (ouf !), un clic inopportun entre deux icônes fera disparaitre la chose aussi vite qu’elle est venue… Déroutant !

De même, le fameux « Mission Control » est un comble d’illogisme. Si l’idée de regrouper Spaces et Exposé as du bon sens. L’implémentation réelle rate bien des éléments. Exemple simple, si on peut utiliser la molette de la souris ou le touché/déplacer sur les différentes pages du Launchpad, impossible d’en faire de même sur Mission Control pour changer de bureau ou d’écran… Alors que l’utilisation des 3 doigts elle, fonctionne parfaitement… Où est la logique là dedans ? Pire, impossible de ré-organiser l’ordre des écrans et bureaux affichés… Alors que justement cela semble être une fonction nécessaire de ce type d’outil !

Petite perte comparé à Exposé sur Mission Control, il n’est plus possible de faire un « exposé » d’une seule application par un appui long sur le dock, il faut soit passer par le menu contextuel, soit activer un geste à trois doigts vers le bas au sein de l’application à exposer… Peu pratique !

Passons aux éléments plus « esthétiques » et obscurs de l’OS. La nouvelle fonction « Versions » tant acclamée par la presse et mise en avant par Apple est effectivement une grande avancée dans les possibilités d’un OS. Et si à ce petit jeu là Windows accuse un retard de plus en plus critique (la sauvegarde de Windows 7 est à des années lumières de TimeMachine !), cette fonction est tout simplement cachée dans Lion ! Pour tout dire, j’ai même du aller rechercher sur internet pour comprendre comment on pouvait accéder aux différentes versions d’un document ! La fonction est en effet cachée dans un menu qui n’apparaît qu’au survol du titre du document… Une petit vidéo valant mieux qu’un long discours :

Autre nouveauté dérangeante, elle aussi importée d’iOS, si vous utilisez uniquement un trackpad, les barres de défilements n’apparaissent que quand vous vous déplacez dans la liste ou dans le document. Du coup, dans bien des cas, le seul moyen de savoir ou vous en êtes sera de forcer un déplacement pour faire apparaître ces barres… Même si il existe une option pour modifier ce comportement.

Encore un élément situé à l’opposé de la cohérence vantée par Mac OS X, qui ne date pas de Lion il faut dire pour le coup, la gestion des fenêtres. Ou plutôt la gestion de la taille des fenêtres ! L’OS propose en effet pour chaque fenêtre trois boutons aux code couleur relativement simple : rouge, orange et vert.

Le premier est on ne peut plus explicite, il ferme la fenêtre. Simple et efficace. Attention cependant, d’une application à l’autre fermer la fenêtre ne fera pas toujours quitter l’application. Dans la majorité des cas même, elle restera lancée ! Ainsi si vous fermez une fenêtre de Safari ou de TextEdit, ils continuent à tourner en arrière plan. Le Mac App Store lui fermera l’application. De manière générale, toute application qui peut générer plusieurs fenêtres reste ouverte… Enfin, ça c’est la théorie ! Fermer la fenêtre d’iTunes ne ferme pas l’application pour autant, alors qu’iTunes est l’application type qui DEVRAIT se fermer dans un tel cas… Cohérence ? 🙂 Edit : erreur de ma part, iTunes peut en effet ouvrir des fenêtres séparées dans certains cas, c’est donc logique.

Le second bouton est lui bien plus simple, il permet de masquer une fenêtre en la réduisant dans le dock. Pour le coup il fonctionne partout pareil !

Le dernier, le vert, est le plus critique à mon sens. Et le plus déroutant pour les débutants sur OS X. En effet, là ou sous Windows le bouton le bouton d’agrandissement/réduction d’une fenêtre le fait alterner entre une version fenêtre et une version « plein écran », la chose est plus subtile sur OS X. Selon les applications elle n’a pas du tout le même comportement ! Dans la théorie ce bouton sert à ré-ajuster la fenêtre afin qu’elle s’adapte au contenu de celle-ci. La notion de fenêtre en « plein écran » étant historiquement absente de Mac OS.

Le problème du coup, c’est qu’on ne peut quasiment jamais savoir quel taille et position va avoir une fenêtre après utilisation de ce bouton. Sur les fenêtre du Finder par exemple, le résultat varie du tout au tout selon les fenêtres. Si on a peu de documents, le bouton vert fera alterner entre deux tailles et positions. Si on a une longue liste d’éléments, la fenêtre sera maximisée dans sa hauteur ou remise à sa position d’origine. Peu évident comme logique mais c’est pas le plus grave.

Le problème c’est qu’ensuite, d’une application à l’autre, le fonctionnement varie énormément ! Sur un éditeur de texte type TextEdit ou Write, le bouton vert va avoir un comportement similaire à ce qu’on trouve sous Windows, la fenêtre sera maximisée sur tout l’écran. Seulement toutes ne le font pas, ainsi Safari ou Chrome vont eux agrandir la fenêtre en fonction du contenu du site ! On se retrouve donc avec une navigation web chaotique ou d’un site à l’autre la fenêtre aura une taille différente… Là ou Firefox lui maximise à l’identique de sa version Windows ou Linux. Exemple opposé, l’application Mail qui pourtant n’ouvre pas de documents, va elle se comporter comme sous Windows et se maximiser sur tout l’écran…

Pire, certaines applications ont un comportement encore plus différent ! Ainsi iTunes ne s’ajustera nullement, le bouton vert ayant pour seul objectif de vous envoyer sur le lecteur miniature !

La présentation même de ces boutons varie aussi… Le lecteur miniature d’iTunes affiche les boutons de manière verticale, le Mac App Store les affiches alignés avec la barre d’outils, quand les fenêtres du Finder les positionnent en bordure haut à gauche…

Autre élément perturbant, en dehors de la vue « liste », il est impossible d’afficher simplement la taille d’un fichier… A moins de cliquer avec le bouton droit (ou deux doigts) sur l’icône et d’afficher les informations détaillées… De même, impossible de connaitre aisément l’occupation d’un disque ou d’une clef usb. Là ou Windows affiche le pourcentage d’occupation depuis toujours, et de manière graphique depuis Vista, il faut se rendre dans un outil spécifique sur Mac OS X… Je sais bien qu’Apple veut nous interdire d’utiliser des fichiers à terme, mais en attendant ça reste relativement contraignant. Edit : mea culpa, comme signalé en commentaires c’est bel et bien affiché avec la barre de statut… Que j’avais pourtant affichée !

Voilà en tout cas bien des critiques vis à vis de cet OS. Certes j’exagère un peu le trait, mais il y a tout de même de gros problèmes de cohérences et d’accessibilité. Maintenant il faut reconnaître toutes les qualités de cet OS, qui reste relativement performant (même si je trouve Windows 7 plus véloce sur la même machine), qui propose des fonctions inédites ailleurs et qui est tout de même très appréciable.

Bien du travail a été effectué. Comme par exemple la fusion de répertoires qui est ENFIN possible ! Terminé les pertes de fichiers pour avoir copié/collé un dossier entier sur un autre du même nom ! Il était temps… Au prix ou il est proposé, il faudrait tout de même faire la fine bouche pour refuser de se mettre à jour ou avoir de bonnes raisons (comme une application PowerPC par exemple). Si vous êtes déjà sur Snow Leopard, l’évolution reste quand même conseillée. Même si j’aimerais qu’Apple cesses un peu son arrogance vis à vis des autres OS et se concentre un peu plus sur ces problèmes tout de même contraignants sur son propre OS !

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